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22 août 2022

Retour sur le Live Fierté Montréal

JCCM

Le 8 août dernier, la JCCM tenait un Live Instagram afin de souligner le festival Fierté Montréal. Parmi les thématiques proposées, l’importance de la représentativité en milieu corporatif, la notion d’intersectionnalité, le concept de micro-agressions ainsi que l’écriture inclusive et de genre.

Plus qu’une question de représentativité

Olivia Baker, chargée de programmes à la Fondation Émergence, Charles Saliba-Couture, rédacteur de contenu chez Les mots pour la cause et Chloé Saintesprit, gestionnaire en équité, diversité et inclusion chez Plus Company, ont échangé sur les nombreux enjeux entourant les communautés sous-représentées et les personnes LGBTQ+.

Que ce soit dans l’industrie du cinéma, de la publicité ou encore au sein de la culture populaire, l’importance de la représentativité fait l’unanimité. Plus important encore, la façon dont la communauté LGBTQ+ est représentée dans les médias traditionnels et l'abolition des stéréotypes. Selon Charles Saliba-Couture, il est primordial que la culture populaire ne reproduise pas les stéréotypes, mais qu’elle les déconstruise.

Dans le milieu professionnel, malgré les signes de progrès visibles, de nombreux défis persistent. En effet, une étude de McKinsey sur La situation de la communauté LGBTQ+ sur le lieu de travail démontre les enjeux auxquels cette communauté est confrontée.

Parmi les statistiques mises de l’avant, notons entre autres :

  • Les femmes LGBTQ+ — particulièrement les femmes de couleur — sont beaucoup plus susceptibles d’être l’unique représentation au sein de leur lieu de travail ;
  • Les femmes LGBTQ+ et les personnes trans sont sous-représentées à tous les stades de la filière de gestion.

Olivia Baker de la Fondation Émergence partage également une donnée intéressante, affirmant que 32% des personnes LGBTQ+ hésitent avant de faire leur coming out en milieu corporatif par peur de nuire à leur carrière.

En conséquence, le fait de retrouver des personnes ouvertement LGBTQ+ à différents paliers hiérarchiques améliore nettement le sentiment d’inclusion et de sécurité au sein d’une organisation.

Les personnes faisant partie de ces communautés sous-représentées veulent un changement. C’est un besoin collectif de justice sociale pour avoir une meilleure représentation de la société. Que l’on reflète ce qu’elle est réellement.

Chloé Saintesprit, Manager of Equity, Diversity and Inclusion at Plus Company

La goutte d’eau qui fait mal

Le terme « micro-agression » a été utilisé pour la première fois en 1970 par Chester M. Pierce, psychiatre et professeur à l’Université de Harvard, afin de décrire les insultes et les injustices dont les Afro-Américain.e.s étaient victimes.

Avec le temps, l’expression a évolué et permet aujourd’hui de désigner le reflet intériorisé de l’homophobie, de la transphobie, du racisme, du sexisme, de la grossophobie, de l'âgisme et autres types de discriminations. Basées sur des préjugés, les micro-agressions ne sont pas toujours aisément perceptibles, puisqu’elles peuvent être aussi bien intentionnelles qu’inconscientes.

Dans le même ordre d’idées, Charles Saliba-Couture explique qu’une micro-agression est peut-être micro dans sa forme, mais que l’impact, quant à lui, devient macro au fur et à mesure que l’action est répétée.

Les micro-agressions, c’est comme une goutte d’eau qui tombe toujours au même endroit, à la fin de la journée, ça fait mal.

Charles Saliba-Couture, content writer at Les mots pour la cause

L’écriture équitable :

L’écriture inclusive n’est pas un concept nouveau et celle-ci est de plus en plus intégrée dans le langage courant et le domaine professionnel. Mais à quoi faisons-nous réellement référence lorsque l'on parle d’écriture inclusive? Tout d’abord, il faut comprendre les nuances existantes entre l’écriture épicène, l’écriture non-binaire et les autres méthodes de rédaction.

L’écriture épicène permet de généraliser et neutraliser la phrase dans le but d’éviter la mention de genre dans un texte. En optant pour « Bonjour tout le monde » au lieu de « Bonjour à toutes et à tous », on évite ainsi une forme d’exclusion.

L’écriture non-binaire, souvent utilisée par la communauté LGBTQ+, utilise une autre méthode et créer plutôt des néologismes, donc de nouveaux mots, afin de promouvoir l’inclusion. Notons entre autres celleux, toustes, etc.

L'un des buts de l’écriture inclusive est donc non seulement de tendre vers la démasculinisation de la langue, mais également vers la non-essentialisation du genre. De ce fait, puisque ce type d'écriture touche plus de 50% de la population, elle est une réelle preuve de reconnaissance et de respect.

L'écriture inclusive c’est pas juste pour les communautés de la diversité de genre. Cela permet aussi aux femmes cisgenre de se sentir comprise dans le texte.

Olivia Baker, program manager at Fondation Émergence

En tant qu’entreprise, en plus de l’écriture inclusive, il est également possible d’ajouter les pronoms du personnel employé dans la signature courriel. L’objectif? Mieux orienter sa rédaction en fonction de la personne à qui l'on s’adresse. Comme l’a si bien dit Charles Saliba-Couture : « l’écriture inclusive, ce n’est pas uniquement une façon d’écrire, c’est aussi une façon de penser et de concevoir le monde et les autres. »

Recueils recommandés durant le Live